3.4.07

Les Raisons de notre immobilisme

1. L’inefficacité des syndicats

Parfois absents, souvent trop peu nombreux, les employés syndiqués n’ont plus la cote à la FNAC.

Entre eux, les syndicats ne s’entendent pas, et n’adaptent pas leurs supports de communications. Le message est souvent rébarbatif, rétrograde, et n’atteint souvent pas la conscience des employés…. La plupart d’entre eux à même oublié à quoi ils servaient. Dans un monde idéal nous n’aurions pas besoin de syndicats. Mais aujourd’hui il est essentiel que les employés de la FNAC aient des représentants du personnel dignes de ce nom, qui ont les capacités de défendre leurs intérêts.

Un syndicat est une association qui a pour but de défendre nos intérêts, mais il dépend de vous tous d’améliorer leurs actions, car ils vous représentent. Avec plus de soutien, et donc avec plus de poids, leurs actions gagneraient évidemment en qualité. Cela dépend de vous tous d’améliorer nos représentants.
Si tout le monde semble d’accord en coulisse sur les nouveaux dysfonctionnements de la FNAC et les pratiques scandaleuses qui l’accompagnent, on y semble aussi résolus, accoutumés à l’idée de se faire avoir.

Ainsi on se plaint des syndicats, on dénonce leur présomption. « la Fnac à vendre ?! » ils débloquent. Suppression de postes de back-office ? Mais non ils racontent n’importe quoi.

Ils vont soit trop vite, soit droit dans le mur, ils sont dans tous les cas à coté de la plaque.
Cependant, vous entendrez les gens faire preuve, en privé, de beaucoup plus de virulence à l’égard de la direction. En effet, en privé, les langues se délient, cadres, salariés, employés de back-office. Tous dénoncent des conditions inacceptables et le manque de soutien, de défense, de coordination.
Les « AG » sont désertées. L’information ne passe plus. Mais d’ailleurs, pourquoi les AG sont désertées, puisqu’elles ne sont que des réunions d’information ?

2. La peur

Oui, la peur. Tous les salariés ont peur, malgré leur statut très protégé, la baisse de notre pouvoir d’achat a engendré, tous les ans, une hantise : vais je être augmenté cette année ?
Quand bien même l’augmentation ne vient plus ou presque (10 euros ? 15 euros ?!), c’est chaque année la même rengaine.
Avec la collaboration des cadres, la direction surveille de près tous les « écarts » de comportement vis à vis du nouveau projet.
Ceux qui parlent trop forts, sont priés de partir. On hésite pas à utiliser des méthodes d’intimidation : chantage, menaces, pressions…

On a peur d’aller aux AG. Alors l’idée même de faire grève… Quand bien même on en meurt d’envie. Souvent ceux qui se plaignent ont aussi très peur, et se cherchent des excuses, soit en dénonçant l’inefficacité et la présomption des syndicats, ou bien en arguant sur une possible promotion au augmentation de salaire « imminente ».
D’autres se complaisent dans la suffisance : « nous avons de la chance de travailler, nous ne sommes pas au chômage ». Pas encore oui. Mais ce n’est parce qu’il y a pire ailleurs que ne devons accepter ce que nous ressentons tous comme des mauvaises conditions de travail. Au contraire c’est en rehaussant la moyenne que nous aideront ceux qui ont pire ailleurs.

3. La manipulation

Accoutumés à l’idée de se faire avoir… et avec le sourire. Comme tous les débriefings de fin d’année, qui vous annoncent que les journées harassantes que vous avez passées n’ont servi à rien, car les marges ne sont pas au rendez-vous ! Alors non, comme l’année dernière (vous savez, cette fameuse année ou c’était aussi comme l’année dernière), le budget pour les salaires n’augmentera pas. L’intéressement ?! Biensur que non, la fnac est au bord de la faillite on vous a dit ! Mais dans la presse ils disent que … chut ! Vous n'êtes pas corporate !

Ainsi, venus pour dîner, votre hôte vous répète chaque année à la même époque, la bouche pleine, et les miettes au bord des lèvres, que non, il n’y a rien à manger….
Pourtant, croyez-le, la Fnac n’a jamais aussi bien marché. Leader partout. Tout fonctionne. Même le disque ne chute pas comme c’était attendu… Au contraire les mp3, la micro explosent ! Mais l’intéressement baisse, inexorablement… Depuis quand ?! Ce serait pas depuis que Denis Olivennes dirige la Fnac ? Bingo ! Merci pour le 14e mois ! Comme convenu, il fait l’inverse de ce qu’il promet. Il nous promet quelque chose qu'il nous enlève.
Faites attention, il a aussi promis que ceux qui bossent allaient gagner plus… On peut s'attendre à faire du bénévolat.

Pour les sujets vraiment litigieux, importants, une grande réunion plénière ne suffit pas. Il faut opérer par petits groupes, voire même individuellement, se servir des cadres comme de petits soldats. Se servir de personnes que nous voyons tous les jours, à qui nous avons l’habitude d’obéir, des personnes que nous devons respecter. Des personnes de confiance, la plupart du temps.

Ainsi dans la plupart des FNAC, des entretiens individuels, des mini réunion, cependant très longues, voient plusieurs cadres s’occuper de petits groupes de salariés, pour leur faire écrire, et dire, tout le bien qu’ils pensent du projet métier, ou du projet 100% client. Ainsi on vous pose des questions souvent orientées vers des réponses que l’on vous donnent sur le champ, que l’on vous souffle à l’oreille pour que vous ayez l’impression d’avoir réfléchi tout seul. Ainsi on crée l’évidence, la nécessité d’un changement vital pour l’entreprise .
Ils vont pousser le vice jusqu’à ce vous vous engagiez, vous mêmes, à respecter tout ce que vous avez dit et écrit au court de ces entretiens. Sans aucune explication des conséquences.


4.L’endoctrinement

Manipulation, peur, stress, voici la nouvelle doctrine de la fnac : Marche ou crève….
La direction fait ainsi pression sur les cadres, dont la situation est peu enviable. Exécutant ou exécutés… Les plus « humains » sauteront sans délais (ça a déjà commencé). Les autres devront s’adapter, et se battre. En dominant leurs équipes, en durcissant le ton. C’est le nouveau mot d’ordre. Durcir le ton, faire preuve d’autorité. Nous rendre plus malléables et plus dociles. C’est plus attirant pour notre futur repreneur qui ne veut pas prendre de risque. Ah ça c’est sur, la Fnac se vendra très bien, mais alors très très bien.
Les cadres vont donc s’occuper de nos cas, parfois à contre cœur, pour protéger eux aussi leurs arrières et obtenir leurs primes.

Les chiffres, quant à eux, sont détournés, retournés, et rendus incompréhensibles. On lit des négatifs, on nous décrit avec gravité des formules et des nombres terribles annonçant une prochaine famine. Mais au contraire, dans la presse, vous pouvez découvrir que PPR décolle grâce aux excellentissimes résultats de la FNAC. Ainsi les actionnaires récupèrent beaucoup plus que l’année dernière, qui était déjà exceptionnelle.

S’il est normal qu’un actionnaire récupère des intérêts de son investissements, il est anormal que les excellents résultats d’une entreprise nuisent, oui NUISENT, à ceux qui les accomplissent, jour après jour.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis cadre et concerné par le BO, je suis assez d'accord sur certiens propos nous concernant!!!
Cadre ne veut pas dire inhumain. C'est comme partout il y en a des bons et des verreux (si si).
Un cadre c'est quoi? c'est souvent un employé qui a évolué dans sa carrière. Ca ne veut pas obligatoirement dire qu'il est devenu schizo. J'engage tout le monde à devenir cadre. Seulement il faut le vouloir et gagner sa place à la force du poignet.

Anonyme a dit…

Je suis cadre à la Fnac avec un souci permanent de bienêtre pour mon équipe.
Je suis d'accord sur certains propos mais les cadres ne sont pas ''des grands méchants loups''payés pour casser des salariés.Il existe bien sur des ''brebis galeuses'''comme dans tous les secteurs corporatifs mais cadre n'est pas forcément synonyme de ''bourreau''souvent ancien salarié qui a évolué,il connaît ce que veut dire équipe.Par contre l'équipe connaît-elle les heures de travail,l'investissement demandé,une présence sans faille ect....il faut en vouloir!!! Cest 1 choix de carrière.