3.4.07

Le Projet métier

Le projet métier est passé inaperçu. Pourtant la direction n’a pas lésiné sur les moyens pour mettre en place son bourrage de crane... Pas question de rentabilité dans ces cas la.
Des techniques de manipulation très performantes ont endormi la vigilance de tout le monde. Les employés sont habilement séparés en petits groupes, et convaincus par leurs cadres, des bienfaits du projet métier, un projet en accord avec son temps, pour notre bien. Le projet métier, le projet qu’il nous faut.

En réalité, il officialise la polyvalence des vendeurs. Il définit précisément toutes les taches de chaque vendeur, de la gestion à l’encaissement. Des taches qui n’entrent évidemment pas dans le champ de la commission. Ainsi vous ne pourrez pas espérer faire des chiffre d’affaire individuels impressionnants, puisque vous serez tenu d’accomplir d’autres taches et subirez des pressions pour les accomplir. Évidemment, on ne peut pas laisser des vendeurs commissionnés ne faire que des factures, ce ne serait plus rentable. Il faut aussi les tenir en laisse, qu’ils rangent le rayon, et pourquoi pas accomplissent le travail des caissiers ? Bientôt les vendeurs passeront l’aspi, changeront les ampoules. C'est dans la suite logique des choses.
L’expertise, la compétence, on s’en fout. On a juste besoin de machines à facturer et à faire ce qu’on leur dit. Point barre.
Le projet métier freine aussi toute tentative d’évolution. Elle la rend plus difficile et plus longue.

L’avenir immédiat c’est donc :
  • Des vendeurs de plus en plus polyvalents, aux taches et objectifs démultipliés : vente d'assurances, vente de crédits, vente de carte fnac, encaissements, …
  • Une rémunération globale en baisse, charge de travail en hausse, ambiance délétère
  • Qui dit vendeurs polyvalents, dit suppression de postes de caissiers, et de vendeurs trop spécialisés : livre, disque, libre service, … les autres migreront en fonction de l’affluence. Un jour en téléphonie, un jour en micro, un jour en photo, un jour au disque.
  • Suppression de postes du back-office (c’est maintenant une réalité) : tous les services de paye sont délocalisés… transformés en hotline. Vos congés se saisiront sur intranet.
  • Suppression des postes de maintenance (réduction au minimum, sous-traitance, …)
  • Réduction des postes de cadres : on envisage en moyenne 2 Responsables de Département par magasin : produits techniques, et produits éditoriaux. Vous comprenez maintenant pourquoi ils stressent aussi.

Vous n'y croyez pas ? Regardez notre boule de cristal, appelée FNAC Périphérie. Ils fonctionnent déjà comme ça. Les nouvelles FNAC "hangars", aux effectifs ridiculement faibles, et rémunèrés encore plus bas que les autres !
La recherche de rentabilité va enfoncer nos conditions de travail dans la médiocrité.

Puis, la revente. Et la, tout est permis : suppressions de postes, suppression du 13e mois, tout est possible pour notre futur repreneur qui aura eu auparavant cette magnifique démonstration de malléabilité de la part de Denis Olivennes et François Henri Pinault.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

N'oublions pas un aspect financier très, sinon le plus important du projet métier (en tout cas son point de départ): séparer la fonction de la valeur du point. Un exemple sur Codirep : hausse du salaire d'embauche de 65 EUR (en prévision de la hausse du SMIG), 2 niveaux plus haut c'est 11 EUR, et au dessus WALLOU, MACKACHE, ZOBI, RIEN ; comment faire une augmentation collective pas collective ....