3.4.07

Chers Collègues

Notre entreprise change dangereusement, et nous pensons qu’il est temps de nous exprimer. Si nous cultivons avec succès notre image d’agitateur, la FNAC s’agite d’une toute autre manière de l’intérieur : s’alignant sur des méthodes indignes et injustes, elle trahit les principes et les personnes qui l’ont amenée à sa réussite.

Nous sommes cadres, salariés, vendeurs de produits techniques et éditoriaux, caissiers, à FNAC Paris et Codirep. Nous sommes de gauche, de droite. Nous sommes jeunes, et moins jeunes. Syndiqués ou non. Nous avons tous en commun de porter le gilet vert, et ce, non sans fierté. Nous aimons notre entreprise et son idéologie. Nous avons décidé de nous associer, indépendamment des syndicats, dans le but de vous informer et de vous faire réagir.

A la FNAC, les esprits sont tellement manipulés que peu de monde ne comprend les enjeux. De plus, personne n’ose exprimer ses réticences face à des changements inacceptables, de peur des pressions. Il s’instaure un régime de terreur qui nous pousse à réagir publiquement

Si nous sommes indépendants des syndicats, nous soutenons leurs actions, essentielles. Nous souhaitons les compléter par un message plus actuel et concret, indispensable à la justification des actions syndicales. Nous souhaitons aussi informer l’opinion publique de la chute d’une des plus belles entreprises commerciales françaises, point d’orgue d’une époque qui ne respecte plus les consommateurs.

Certains d’entre vous ne connaissaient pas la FNAC d’avant. C'était il n'y a pas si longtemps. Quelques années tout au plus. Elle s’évanouit peu à peu. Nous n’étions pas sous pression permanente. Nous étions rémunèrés pour conseiller et vendre, avec justesse, honnêteté, et respect. Nous étions alors tous fier de notre métier. Et considèrés, respectés par notre hiérarchie. Nous étions la force de la FNAC. Nous étions des experts, formés, qualifiés, et reconnus.

Notre rémunération était à la hauteur de notre succès : un salaire fixe, une variable collective, une participation et un intéressement élevés, ainsi qu’un treizième mois. Notre pouvoir d'achat était intéressant. Rentrer à la FNAC était synonyme de réussite.
Aujourd’hui, le pouvoir d’achat d’un employé fnac a très fortement baissé. Beaucoup d’entre nous ont du mal à joindre les deux bouts, alors que le stress et les cadences imposés par des sous effectifs chroniques, ont augmenté. On nous en demande toujours plus, en nous donnant toujours moins.

Maintenant, nous allons nous concurrencer, entre nous. Denis Olivennes veut des compétiteurs. Nous allons nous battre pour des miettes, et ce, au mépris de nos clients. Leur vendre le plus cher, leur facturer le plus de choses possibles, les inonder de crédits et de mensonges en tout genre. Leur insatisfaction sera croissante. C’est sans parler de la votre.

Certains d’entre vous ont la tête qui tourne quand on parle de commission. C’est parce que vous avez « la dalle ». C’est vrai, au vu de nos intéressements ridicules, et de la suppression des augmentations, notre pouvoir d’achat a fondu en 5 ans. Certains croient aux chiffres et aux justifications avancées par la direction. Lisez donc la presse. Ouvrez les yeux. La Fnac, et PPR, flamboient. Parce que nous avons la meilleure image possible, la clientèle la plus abondante, les vendeurs les plus réputés, mais aussi les moins bien payés.

Avec cette commission, vous le serez encore moins. Au global, un salarié FNAC gagnera beaucoup moins avec cette commission qu'avec nos variables collectifs et avantages d'il y a quelques années. Elle ne sera pas régulière, car elle sera le plus souvent minorée selon des calculs et objectifs obscurs. On vous appâte avec des gains hypothétiques qui étaient systématiques et supérieurs il y a peu.

On vous dit que la marge baisse à la FNAC, c’est faux.
Avant nous achetions aux fournisseurs. Aujourd’hui nous achetons à des entités de la FNAC, qui achètent à des entités du groupe PPR, qui achètent et négocient de façon plus intéressante aux fournisseurs. Intéressante pour PPR. Pas pour nous. PPR se souvient de nous uniquement quand ça l'arrange. Mais pas quand il s'agit de partager les bénéfices.
Cette année, les actionnaires PPR ont récupéré 26% de leurs investissements grâce, notamment, aux très bons résultats de la FNAC.
Voici comment les excellents résultats d’une entreprise florissante nuisent aux employés qui les accomplissent.
Notre intéressement a baissé, notre participation aussi. De savants calculs nous sont présentés pour justifier cette perte. "La Fnac, de bons résultats ? Bien sur que non voyons ! On est au bord de la faillite !".
Mais publiquement, les chiffres sont extraordinaires, et les actionnaires jubilent.

Autrefois nous travaillions en confiance, au sein d’une entreprise juste. Notre confiance a été abusée, mainte fois, jusqu’à en arriver la.
N’oubliez pas non plus que le projet métier nous astreint maintenant à une polyvalence des tâches : vente, encaissement, gestion, merchandising. Vous serez contraints de mener à bien ces taches, tout en sachant que votre commission ne se gagnera qu’à la vente. Ainsi vous serez tout le temps dans l'urgence, sous pression permanente. Ce sera à qui fait le plus vite et le plus cher ses factures, tout en gérant au mieux le reste. Vous vous piquerez des ventes entre vous. Vous serez amenés à vous détester. Diviser pour mieux régner.

C’est d’une main de fer que Denis Olivennes change la FNAC. Pourtant nous sommes la majorité écrasante à dénoncer cette situation injuste et néfaste.

Nous devons réagir. Même si nous avons peur. De ne plus plaire à nos responsables, à nos dirigeants. Mais croyez bien que vous ne leur plaisez déjà pas du tout. De même qu’un bourreau n’aime pas ses victimes, il doit se nourrir de rancoeur pour réussir à accomplir son office. Car au fond, ils sont aussi dégoûtés que nous.
Si nos cadres restent prudents et exécutent les ordres, la plupart n’en pense pas moins. La plupart n'attendent qu’une chose, que nous réagissions. Car ils sont tous sur la sellette. Celui qui ne respecte pas la mouvance actuelle, sort. Ça a déjà commencé. Les plus "humains" tombent comme des mouches.
C’est à nous, salariés, au statut protégé, de prendre l’initiative.

Enfin, nous pensons que la finalité de ces changements n’est pas d’assurer la pérennité de la FNAC, mais de la rentabiliser sur du très court terme, pour la revendre rapidement.
En effet, il est facile de deviner les conséquences désastreuse de la perte de l'éthique FNAC. Car si les gens viennent parfois dans la cohue, c’est qu’il y a quelque chose à venir chercher. Une qualité et un choix qu’il n’y a plus ailleurs. Si nos compétences disparaissent, nos clients partiront avec, à la recherche de meilleurs prix et services. Nous ne pouvons que décevoir massivement nos clients en adoptant la politique paradoxalement appelée « 100% client ».
Mais nos dirigeants profiteront de notre notoriété basée sur nos précédentes années. De même que lorsqu’on coupe le moteur d'une voiture lancée à pleine vitesse, elle continue d'avancer. Nous continuerons les bénéfices, "sans contrepartie". Sans ce qui est moteur de notre succès : notre qualité de conseil et de choix. Sans rémunérer convenablement. Sans conserver ses meilleurs éléments.
Les résultats exploseront sur du court terme. Et ce sera le moment de revendre. PPR fera une plus value extraordinaire. Denis Olivennes planera vers les sommets sous son golden parachute. Le futur acquéreur jubilera, puis rira jaune, quand la voiture s'arrête.
Et nous aurons perdu la plus belle entreprise de commerce qui soit.

Denis Olivennes est entrain de réaliser une démonstration de rentabilité et de malléabilité aux futurs acquéreur de la FNAC. Montrez leur que nous ne sommes pas prêts à accepter n'importe quoi. Après une revente, la même chose peut se passer, en bien pire. Du 200% client. Supprimer le treizième mois, nous ôter définitivement toute forme de liberté d'action. Supprimer des postes en masse.

Voulez-vous être transformés en machine à facturer ?
Voulez-vous tromper vos clients à la chaîne ?
Vouez-vous enfoncer cette si belle entreprise dans la médiocrité ?


Cher collègues, nous pouvons vous assurer qu’autrefois, il faisait bon de venir travailler à la FNAC. Et que cet autrefois n’est pas si lointain. Nous pensons qu’une grève seule ne suffirait pas à faire fléchir la machinerie imaginée par Denis Olivennes. Nous pensons que cette grève est d’ores et déjà prévue et anticipée. Nous pensons que le seul moyen de sortir de cette situation est de sensibiliser nos clients et l'opinion publique.

Chers collegues, nous sommes encore libres, pour quelques mois. Libre de ne pas vendre ce que l’on nous impose. Libre de ne pas être tenus en laisse par une commission. Libre de conseiller au mieux nos clients. Conseillez leur le juste choix : celui de ne plus adhérer à la FNAC si celle ci adopte les méthodes d’une quelconque grande surface. Celui de ne pas faire confiance à des gens qui ne la méritent pas. Profitez de ces heures, de ces jours de liberté. Communiquez, faites du bruit, c’est notre seule arme. En cette période electorale, elle peut s’avérer efficace.

Chers collègues, vous qui êtes encore des agitateurs,
agitez-vous !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est qd même pas la faute de votre direction, si les gens ne veulent plus acheter des disques ?

et puis en quoi la gde distrib c'est honteux ?

faudrait arrêter que les vendeurs de la fnac croient être investis d'une mission planetaire autre que celle d'acceuillir des clients, leur répondre gentiment et leur proposer des produits... et oui ca s'appelle le commerce !

Anonyme a dit…

je pense que c'est justement ce qui est dit : les vendeurs veulent bien accueillir leurs clients, leur répondre gentiment, et leur proposer des bons produits... et c'est ce qu'on veut leur empecher de faire en les payant moins, en supprimant des postes, en les mettant sous pression, en leur faisant vendre tout et n'importe quoi...

Anonyme a dit…

la grande distrib c'est la grande distrib. la fnac c'est la fnac. et c'est pour ça que la fnac cartonne.

le reproche qu'on peut faire à la grande distrib c'est la quantité et la rentabilité au mépris de la qualité et de l'honnetteté... sans parler du bien etre des employés bien sur. la fnac a toujours eu l'image d'etre une enseigne honnette et juste et c'est ce qui plait.

Anonyme a dit…

c'est qd même pas la faute de votre direction, si les gens ne veulent plus acheter des disques ?

quel rapport ?
qu'est ce que vous croyez ? que les gens n'achetent pas de dvd ? ni d'ordinateurs ou de balladeurs mp3 ? de téléphones mobiles, de gps, de plasma ? le disque se vend un peu moins ?! et alors, regardez le reste !!!
vous oubliez la fin des cassettes VHS, une catastrophe économique pour la FNAC !!!

Anonyme a dit…

Salut a tous les collegues de la FNAC,pourquoi pas faire une greve le 2 juin le jour du mariage de notre cher PINAULT et de sa charmante femme(qui nous coute déja tres chere.Donnons tous rendez vous le 2 juin a la mairie de GROSROUVRE dans le 78.Il ne pourra pas nous empechez d'acceder a la mairie,etant donnez que les portes doivent rester ouverte lors d'un mariage pour le valider(vive les loi francaices).Chers amis des syndicats prevoyer nous cette petite greve et nous serons tous mobilisez(sauf les leche Q bien sur)a tous bonne mobilisations.
Cdlt le stockiste du 93

Anonyme a dit…

faudrait arrêter que les vendeurs de la fnac croient être investis d'une mission planetaire autre que celle d'acceuillir des clients, leur répondre gentiment et leur proposer des produits... et oui ca s'appelle le commerce !

Faudrait arrêter de tout mettre sur le dos des vendeurs...
Les clients nous parlent comme de la merde : ça donne pas envie de sourire...

Anonyme a dit…

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masimundus semikonecolori

Anonyme a dit…

Absolument d'accord, nous qui travaillons pourtant en suisse, la situation est la même. Travailler tjs plus fort, tjs plus dur, pour recevoir moins..... Pourtant les cadres ne se rendent compte de rien, à croire que cette situation les arrangent.